jeudi 21 avril 2011

Rôle du psychoéducateur

Sur le plan social, le rôle du psychoéducateur est primordial et les élèves ayant des besoins spéciaux reconnaissent l’apport d’un tel soutien. En effet, Pavri et Luftig (2000) affirment que ces élèves sont moins populaires que leurs pairs, même s’ils sont dans une classe régulière. De plus, ils soulignent que ces élèves ne sont pas conscients de leur incompétence en ce qui a trait à leurs habiletés sociales. Il est donc important de prévoir un soutien approprié pour les aider. Ces élèves estiment que ce soutien de la part de la personne-ressource facilite les interactions sociales, car elle leur enseigne les comportements socialement acceptables.[1] (Tews et Lupart, 2008).  Voici les différentes actions que fait le psychoéducateur.
Ø  Il assure le lien entre les partenaires de l’inclusion.
Ø  Il agit habituellement comme intervenant pivot.
Ø  Il est souvent en contact direct avec le milieu de la réadaptation.
Ø  Comme il reçoit l’information concernant l’enfant, il doit la vulgariser et la rendre accessible aux intervenants de l’école.
Ø  Il est la personne déléguée par la direction d’école pour l’organisation des plans d’intervention.
Ø  C’est une personne-ressource pour l’ensemble du personnel scolaire.
Ø  Il participe aux actions liées à la prévention des difficultés scolaires, à l’élaboration du projet pédagogique de l’école, à la conception et au suivi des mesures d’aides individuelles ou collectives et d’inclusion auprès des élèves ayant des besoins particuliers.
Ø  Il évalue les difficultés d’adaptation d’un élève ainsi que ses capacités adaptatives, pour ensuite participer à l’élaboration, à la mise en œuvre, ainsi qu’à l’évaluation du plan d’intervention.
Ø  Il identifie des conditions optimales permettant aux élèves à risque de développer leurs forces afin d’actualiser leur plein potentiel.
Ø  Il peut aussi, entre autres, planifier, organiser et animer des activités auprès de groupes d’élèves.
Ø              Il doit dépister, identifier, évaluer, et intervenir de façon curative ou préventive   auprès des élèves ayant des difficultés.

En somme, comme l’indique l’école Émilie Tremblay : « Le psychoéducateur s'occupe des personnes qui s'intègrent mal à leur milieu social, qui ont des difficultés d'adaptation variées : délinquance, troubles de comportement, agressivité, perte d'autonomie, etc. Bien qu'il travaille avec des adultes et des personnes âgées, le psychoéducateur œuvre surtout avec des enfants et des adolescents. Il joue à la fois un rôle d’intervenant auprès des personnes en difficulté et un rôle conseil auprès des autres intervenants ou des organisations de services. Par l'observation et d'autres moyens de mesure, d’évaluation et d’analyse, le psychoéducateur essaie d'abord de comprendre la situation et de situer le niveau des capacités et des limites de la personne en relation avec son entourage. Il établit ensuite un plan d'intervention qu'il va réaliser en intervenant directement auprès de ces personnes par l’organisation d’activités spécifiques ou d’accompagnement du quotidien. Il cherche ainsi à développer une relation significative susceptible de favoriser le développement optimal de l’autonomie des personnes pour la meilleure adaptation possible. »[2]


Voici maintenant des exemples qui peuvent  justifier la demande en psychoéducation :
Ø  agressivité persistante
Ø  utilisation de menaces, intimidation
Ø  provocation sociale
Ø  retrait social
Ø  timidité excessive
Le psychoéducateur peut également agir de deux façons, soit de manière préventive et rééducative. Voici des exemples d’actions que le psychoéducateur peut poser.
Prévention : implantation d’un programme d’acquisition de compétences sociales, animation de groupes sur les messages d’explication, tutorat, etc.
Rééducation : suivis individuels, entraide entre pairs, groupes d’habiletés sociales, rencontres avec les pôles d’influence des élèves (parents, enseignants), etc.[3]

En terminant, nous vous présentons des exemples de projets faits par des psychoéducateurs afin d’aider les élèves ayant des besoins particuliers. Ces exemples seront présentés au colloque 2011 de l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec.

Mieux vivre avec un TDAH : ateliers expérientiels de développement pour jeunes adultes raccrocheurs
Anne-Marie Delisle, psychoéducatrice et Caroline Gagné, psychologue, travailleuses autonomes

Lors de cette communication, des ateliers visant à mieux vivre avec un TDAH seront présentés. Ces ateliers expérientiels ont été offerts, au cours de l’année 2010, à des étudiants  « raccrocheurs » du Centre de formation continue des patriotes, à St-Eustache. Les conférencières aborderont l’origine du projet, les besoins des jeunes adultes raccrocheurs, les objectifs et la nature des ateliers de même que le vécu des participants aux ateliers.[4]

L’intégration d’adolescentes hébergées en centre jeunesse dans les classes régulières d’une polyvalente
Ingrid Labonté, psychoéducatrice et Marie Moisan, ps.éd., conseillère pédagogique en adaptation scolaire, CS Beauce-Etchemin

L’objectif principal de cet atelier est de faire connaître le programme d’intégration d’adolescentes hébergées en centre jeunesse, plus précisément en RRC (ressource de réadaptation en communauté), dans les classes régulières d’une polyvalente. Le cadre de référence du programme, bâti selon les 10 composantes de Gendreau et élaboré conjointement par les éducateurs du centre jeunesse et les psychoéducatrices de la commission scolaire, sera présenté. L’historique du programme, les obstacles rencontrés, les moyens pour y pallier et la collaboration entre les partenaires seront aussi abordés.[5]

















[1] ROUSSEAU, N. (dir.), (2010). La pédagogie de l’inclusion scolaire : Pistes d’action pour apprendre tous ensemble. (2e Éd.), Québec : PUQ.
[2] École Émilie Tremblay (2011). Service de psychoéducation. [En ligne], http://www.eet.csfy.ca/fr/Services_sp%C3%A9cialis%C3%A9s_39.html (Page consultée le 18 avril 2011)
[3] LEFRANÇOIS, M.-C. Présentation du rôle de la psychoéducatrice. [En ligne], http://www2.csdm.qc.ca/la_mennais/liens/psycho%C3%A9ducatrie.pdf (Page consultée le 18 avril 2011)

[4] Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec. (2011). La pratique psychoéducative : des contributions originales et significatives. [En ligne], http://www.ordrepsed.qc.ca/Psychoeducateur/Nouvelles/~/media/6E8CBC749DD94C9189F7838C62367CD4.ashx (Page consultée le 18 avril 2011)
[5] Ibid.

Rôle de l'orthopédagogue

Chaque école devrait être munie du service d’un orthopédagogue. Celui-ci a plusieurs tâches à exécuter lui demandant non seulement de collaborer avec l’élève, mais aussi avec les enseignants et les parents.  Souvent, c’est cet acteur qui est responsable du plan d’intervention de l’élève. Ainsi, les enseignants ne devraient pas hésiter à demander de l’aide auprès de l’orthopédagogue, puisque celui-ci a été formé pour intervenir directement auprès des élèves éprouvant des difficultés. L’apport de nouvelles stratégies ou de moyens pour intervenir peut être très bénéfique dans notre enseignement et permet ainsi de contribuer aux besoins différents de nos élèves. D'ailleurs, les objectifs du service en orthopédagogie sont les suivants :
Ø  Offrir un soutien à l'enseignant pour supporter l'intégration de l'élève HDAA en participant à l'élaboration de moyens adaptés à ce dernier et tout en tenant compte des autres élèves de la classe. 

Ø  Collaborer avec l'enseignant, les parents et les différents partenaires pour fournir à l’élève HDAA des conditions favorables à l’apprentissage en classe ordinaire, afin qu’il puisse réussir au plan de l'instruction, de la qualification et de la socialisation, tout en respectant ses capacités et ses besoins.

Ø  Participer à l’élaboration de moyens adaptés à l'élève HDAA qui est intégré en classe ordinaire, en tenant compte des autres élèves présents dans la classe.

Ø  « Encourager l’élaboration d’une communauté éducative regroupant les enseignants, les professionnels, la direction, les parents et tout autre partenaire.»[1]


            Puis, l’orthopédagogue peut jouer plusieurs rôles permettant de supporter l’enseignant, les élèves et les parents :

Ø  Il développe des stratégies et des moyens afin de diversifier les interventions auprès des élèves.

Ø  Il collabore à l’élaboration et à la mise en œuvre du plan d’intervention. Il travaille de concert avec l’enseignant pour l’évaluation des élèves.

Ø  Il intervient de façon préventive afin de minimiser les difficultés rencontrées en classe et de repérer les élèves sujets à les éprouver. Cela peut se faire en classe par des ateliers ou bien en petit groupe hors classe.

Ø  Il travaille les difficultés de l’élève en revoyant les notions déjà vues et en lui proposant des stratégies, ainsi que des techniques pour y remédier. Il aide alors l’élève dans l’accomplissement de ses tâches, lui permettant ainsi de combler ses lacunes. Ces  interventions se font de deux façons, soit de façon corrective , qui consiste à intervenir à court terme pour remédier à une difficulté précise ou bien de façon rééducative, qui est une intervention à long terme visant à améliorer un ensemble de difficultés

Ø  Il fait un compte-rendu aux parents du statut de l’élève, de sa progression et des aspects à améliorer. Ainsi, il leur propose des stratégies leur permettant de les appliquer à la maison afin de mieux soutenir leur enfant.

            Finalement, il est du devoir de l’orthopédagogue de travailler de concert avec l’enseignant. Il est alors faux de croire que les enseignants sont seuls pour intervenir auprès des élèves présentant des difficultés.  Les orthopédagogues ont été formés spécifiquement pour cela et peuvent leur montrer plusieurs moyens, ainsi que trouver des réponses à leurs questionnements. D’ailleurs, on reconnait l’apport des orthopédagogues ainsi : « L’expertise de l’orthopédagogue au plan de la gestion pédagogique de classe, de la didactique, de l’orthodidactie, de la connaissance des caractéristiques des élèves HDAA, de leurs besoins au plan pédagogique et de l’impact de leurs caractéristiques sur les apprentissages, fait de ce professionnel une ressource indispensable dans l’école. »[2] Évidemment, cette aide nous permettra en tant qu’enseignant de nous sentir mieux soutenus et aussi, de développer une certaine autonomie avec nos élèves HDAA lorsque nous sommes seuls en classe avec eux.





[1] SEGUIN, Monique et al. (2004) Guide d’organisation des services en orthopédagogie au préscolaire et au primaire, Commission scolaire Marie-Victorin, document Word, page 7.
[2] ARCHAMBAULT, Jean et al. (2006) L’intervention auprès des élèves en difficulté d’apprentissage : Redoublement, différenciation pédagogique et services orthopédagogiques, [En ligne], http://cas.inrp.fr/CAS/formations/ressources-pour-les-formateurs-en-education-prioritaire/documents/document.pdf (page consultée le 12 avril 2011)

Rôle de la direction

Le rôle de la direction est important dans le processus d’inclusion scolaire. En effet, la direction joue un rôle actif et semble très impliquée, puisqu’elle soutient l’enseignant. Ce ne sont pas tous les enseignants qui croient ainsi : « De plus, les enseignants désirent que les directions d’école participent activement à l’inclusion scolaire en fournissant une structure et un programme clairs et en s’assurant que les enseignants obtiennent un appui adéquat (Valeo, 2008). »[1] (Bélanger, 2010) En effet, Mayrowetz et Weinstein (1999) ont pu constater l’insuccès d’une approche inclusive lorsque la direction ne l’appuie pas. Pourtant, celle-ci joue un rôle capital dans les actions mises en place pour satisfaire les besoins des EHDAA. Nous allons vous démontrer cet apport en identifiant les principales tâches de la direction quant à l’inclusion scolaire.
Ø  Elle contrôle les horaires, les budgets et les ressources à allouer.
Ø  Elle peut modifier et adapter les règles pour les élèves ayant des besoins particuliers (en ayant le soutien de la commission scolaire).
Ø  Elle se tient au courant de l’évolution des élèves en organisant des rencontres avec les différents intervenants.
Ø  Elle est observatrice, évaluatrice et soutient les enseignants.
Ø  Elle influence les politiques courantes et l’application des procédures de transition.
Ø  Elle a le mandat d’identifier les options possibles et d’approuver le soutien et les besoins spéciaux.
Ø  Elle agit comme administratrice des ressources : elle planifie et soutient son personnel en offrant des aménagements pour l’élaboration des plans d’intervention et en fournissant de l’information aux intervenants scolaires.
Ø  Son rôle réside aussi en la mise en place de l’aménagement de l’école pour répondre aux besoins spécifiques de l’élève.
Ø  Elle a la responsabilité de distinguer les rôles de chacun, de les faire respecter et de servir d’intermédiaire entre les enseignants, les parents et les organismes externes.
Ø  Elle coordonne l’ensemble des mesures prises pour l’enfant.
Ø  Elle doit adopter une vision positive de la diversité, faire la promotion d’une culture scolaire valorisant l’inclusion et travailler à établir des liens et des relations entre l’école et la communauté.
Ø  Elle doit mettre en place un climat pédagogique orienté vers le succès de chaque élève.
Ø  Elle doit réaliser une gestion et une coordination de tous les acteurs afin de favoriser l’inclusion de tous les élèves.
Ø  Elle doit recourir à des pratiques de supervision des enseignants qui encouragent une gestion réflexive où les enseignants peuvent verbaliser leurs opinions et leurs émotions.
Finalement, le soutien est un gage de réussite. Dans certains milieux, il y a peu de ressources et l’enseignant est porté à demander tout de suite l’aide de la direction. Il est donc important de répondre à cette demande, mais la direction doit être vigilante. Il faut quand même que le personnel soit autonome dans cette démarche afin que l’élève sente que son enseignant contrôle la situation. C’est un lien de confiance. Alors, la direction peut proposer des étapes préalables à l’appel de cette dernière. Aussi, la stabilité de la direction est importante. C’est davantage rassurant pour une équipe-école lorsque le leadership de la direction est plus assumé et que sa crédibilité est meilleure. D’ailleurs, Salisbury (2006) et Guzman (1997) le démontrent : « Plus les directions d’école ont des attitudes favorables à l’égard de l’inclusion scolaire, plus leurs écoles montrent des pratiques inclusives efficaces telles que l’établissement d’un système de collaboration avec les enseignants, d’une communication avec les parents et une présence aux plans d’intervention. »[2] (Bélanger, 2010) Bref, une direction favorisant l’inclusion scolaire est plus présente pour l’enseignant à travers ses diverses actions.
Voici maintenant des règles que la direction doit respecter pour soutenir adéquatement l’enseignant dans le processus d’inclusion scolaire :
  1. Elle doit constamment encourager l’enseignant dans son estime de soi et reconnaître sa compétence pour l’intervention auprès des EHDAA. (Brunet, 1996; Labosco et Newman, 1992; Shea, 1990; Tarrant, 1991)
  2. Elle doit reconnaître et apprécier le travail des enseignants. (Littrell, Billingsley et Cross, 1994; McManus et Kauffman, 1991)
  3. Elle doit faire vivre de belles expériences à l’enseignant pour réussir l’inclusion des élèves en difficulté. (Shea, 1990; Tarrant, 1991)
  4. Elle doit aider l’enseignant à considérer les difficultés des élèves comme des défis professionnels et accepter le droit à l’erreur. (Brunet, 1996; Labosco et Newman, 1992; Shea, 1990)
  5. Elle doit trouver des moyens pour faire des rencontres entre les enseignants qui font de l’inclusion scolaire comme des congrès et des colloques pour permettre de briser l’isolement. (Brunet, 1996; Lombardi et Donaldson, 1988; Mazur et Lynch, 1992)
  6. Elle doit prévoir des moments pour s’entretenir en privé avec ces enseignants afin qu’ils puissent divulguer leurs tensions et les moments difficiles vécus au travail. (McMannus et Kauffman, 1991)
  7. Elle doit favoriser l’autonomie professionnelle des enseignants et leur donner le pouvoir d’innover. (Brunet, 1996; McLeskey et Waldron, 2000)
  8. Elle doit établir un partenariat avec tous les acteurs pour la rédaction d’un plan d’intervention adapté. (Goupil, 1990; Gouvernement du Québec, 2000)
  9. Elle doit utiliser tout ce qui est en son pouvoir pour offrir des ressources matérielles et financières ainsi que les services de soutien aux enseignants. (Cross et Billingsley, 1994; McMannus et Kauffman, 1991; Parent, Fortier et Boisvert, 1992)
  10.  Elle doit faire bénéficier de bonnes conditions de travail aux enseignants œuvrant dans l’inclusion scolaire comme le nombre d’élèves par classe et des services complémentaires pour aider les EHDAA. (Parent, Fortier et Boisvert, 1992)

De plus, la direction a également un rôle primordial à jouer quant à la mise en œuvre d’un plan intervention adapté, car c’est elle qui le coordonne. La direction est présente lors des trois phases du plan d’intervention :
  1. Identification et planification de l’inclusion
  2. Implantation de l’inclusion
  3. Évaluation des résultats de l’inclusion

Voici deux exemples d’une situation inclusive où la direction était présente :
Tous les élèves d’une école apprennent le langage signé afin de mieux accueillir les élèves malentendants qui font partie de leurs classes. La direction étant favorable à l’inclusion scolaire croit que cette dernière permet de valoriser les différences et l’acceptation de celles-ci tout en renforçant le sentiment d’appartenance à l’école. (Salisbury, 2006)
« Lors d’un projet d’inclusion avec les élèves de cinquième année, Federico, Herrold et Venne (2000) racontent comment une école réalise une forme de soutien entre un enseignant de la classe ordinaire et un enseignant de la classe spéciale qui travaillent ensemble pour créer un partenariat dans toute l’école. Le projet encourage la création d’une véritable équipe. Le directeur crée un véritable partage du pouvoir entre les partenaires en utilisant de nouvelles pratiques administratives et en offrant de nouvelles formes de soutien aux partenaires du projet. L’équipe voit au développement de nouveaux matériels et programmes scolaires et encourage la mise en place d’une nouvelle culture qui favorise le changement d’attitudes de tous les intervenants de l’école et la croissance de tous les élèves. Cette nouvelle culture de ce projet éducatif vise ainsi à promouvoir l’engagement des élèves, de la direction, du personnel, des parents ainsi que de toute la communauté. »[3] (Parent, 2010)







[1] ROUSSEAU, N. (dir.), (2010). La pédagogie de l’inclusion scolaire : Pistes d’action pour apprendre tous ensemble. (2e Éd.), Québec : PUQ.
[2] ROUSSEAU, N. (dir.), (2010). La pédagogie de l’inclusion scolaire : Pistes d’action pour apprendre tous ensemble. (2e Éd.), Québec : PUQ.
[3] ROUSSEAU, N. (dir.), (2010). La pédagogie de l’inclusion scolaire : Pistes d’action pour apprendre tous ensemble. (2e Éd.), Québec : PUQ.

Rôle de l'enseignant

L’enseignant est assurément la personne qui a le plus grand rôle dans l’inclusion scolaire, car c’est dans sa classe qu’évoluera l’enfant ayant des besoins particuliers. Sans son implication et sa participation, l’inclusion ne peut être pas être possible. Par contre, comme le mentionne Lise Corriveau et Jean-Louis Tousignant : « L’intégration des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage dans un contexte ordinaire demande aux milieux scolaires d’apporter des changements dans leurs pratiques  quotidiennes en vus de les adapter aux besoins des élèves qui leur sont confiés. »[1] La différenciation pédagogique devient donc un élément capital de la pédagogie inclusive. Évidemment, comme l’enseignant possède un très grand rôle dans l’inclusion, ces tâches sont nombreuses et se font à divers moment. En effet, il y a la période avant, qui est une période de préparation. Puis, il y a la période pendant qui se déroule tout au long de l’année scolaire.
Tâche de l’enseignant avant :
Ø  Il doit se renseigner sur l’handicap ou les difficultés d’adaptation ou d’apprentissage  de l’enfant qui sera inclus dans sa classe, afin de bien comprendre le trouble de celui-ci, d’en connaître l’origine et surtout, de savoir comment intervenir avec ce dernier. 

Ø  Il doit également se renseigner sur les caractéristiques de l’élève afin de mieux le connaître. Une discussion avec les parents peut donc être très bénéfique.

Ø  Il doit se renseigner sur les antécédents de l’élève, ainsi que sur les interventions qui ont été effectuées à son égard et qui ont été profitables pour lui. 

Ø  Il doit aménager sa classe de manière à faciliter l’inclusion et l’apprentissage des élèves ayant des besoins particuliers.
Tâche de l’enseignant pendant :
Ø  Il doit agir en tant que modèle pour la classe.

Ø  Il doit sensibiliser les autres élèves de la classe.

Ø  Il doit instaurer un climat de classe qui sera favorable  à l’apprentissage de chacun.

Ø  Il doit développer des attitudes positives envers tous les élèves et il doit leur faire part de celles-ci.

Ø  Il doit différencier le plus possible ses méthodes et ses stratégies d’enseignement afin de répondre aux besoins de tous, plus particulièrement de l’élève ayant des besoins particuliers.

Ø  Il doit faire preuve de créativité afin de développer de nouvelles méthodes pédagogiques.

Ø  Il doit faire du renforcement positifs face aux comportements attendus, afin d’amener tous les élèves à adopter les bons comportements.

Ø  Il doit définir les besoins et  évaluer les progrès de l’élève. Ainsi, il doit en informer tous les partenaires qui viennent en aide à celui-ci. Notons que  l’utilisation du portfolio peut être une excellente façon d’évaluer les progrès.

Ø  Il doit collaborer avec les différents partenaires.

Ø  Il  doit établir une communication constante avec les parents et adapter la forme de communication aux préférences des parents (téléphone, face à face, courriel, lettre, etc.).

Ø  Il ne doit pas hésiter à demander de l’aide aux différents partenaires nommés dans ce document. L’enseignant n’est pas seul !

Ø  Il doit reformuler fréquemment les consignes et les explications.

Ø  Les séquences de travail doivent être de courte durée et elles doivent être variées.

Ø  Il doit adopter des stratégies pédagogiques qui favorisent les relations interpersonnelles, comme l’apprentissage coopératif et le tutorat. Ainsi, il doit  encourager le jumelage d’un élève plus avancé avec l’élève ayant des besoins particuliers.

Ø  Il doit utiliser des moyens simples pour compenser les déficits de l’élève HDAA (aides visuelles, élimination des distractions, aménagement de la place de l’élève, stimulation de l’attention, directives alpha, réduction du travail, etc.).

Ø  Il doit proposer un enseignement concret en ayant de nombreux supports physiques.

Ø  Il doit appliquer des pratiques adaptées au niveau du développement de chaque enfant.

Ø  Il doit éviter d’exclure l’élève HDAA d’une activité, simplement parce qu’il ne fonctionne pas comme les autres. Par contre, il doit adapter les activités afin que l’enfant inclus ait sa place et qu’il vive des réussites.

Ø  Il doit s’approprier les principes de l’ergonomie cognitive qui veut que ce soit la tâche qui s’adapte à l’élève et non l’élève qui s’adapte à la tâche.

Ø  Il doit laisser les enfants utiliser les stratégies et les méthodes qu’ils désirent. Elle doit prendre conscience que toutes les techniques sont valables et qu’il revient à l’enfant de choisir celle qui lui convient le mieux.

Ø  Il doit souvent être le coordinateur du plan d’intervention adapté de l’élève.

Ø  Il doit adapter l’évaluation.

Les tâches de l’enseignant dans l’inclusion scolaire sont donc nombreuses, mais il doit garder en tête qu’il n’est pas seul. En effet, différents intervenants sont présents afin d’aider l’élève inclus, mais ils peuvent également être d’un grand support pour l’enseignant. L’important est de garder une attitude positive, car la réussite de l’implantation de l’inclusion scolaire dépend de celle-ci (Rousseau, 2010) et l’enseignant ne doit jamais hésiter à demander de l’aide en cas d’incertitude ou de découragement.








[1] CORRIVEAU, L. et TOUSIGNANT, J-L. Intégration scolaire et résistance au changement : comprendre pour mieux intervenir. [En ligne],  http://www.rfdi.org/files/CORRIVEAU_v7.PDF (Page consultée le 20 avril 2011)

Introduction

            L’inclusion scolaire fait de plus en plus partie de la réalité des enseignants et des enseignantes. En effet, on tente désormais d’instaurer cette pédagogie dans la plupart de nos écoles. Évidemment, lorsqu’un enseignant reçoit un élève HDAA, celui-ci doit prendre en considération plusieurs aspects afin de s’assurer du bon développement de l’ensemble de ses élèves. Alors, il peut se voir modifier l’environnement et l’organisation de sa classe, ses séquences d’enseignements apprentissages et adapter le matériel pour l’élève en question. Cela peut demander beaucoup de gestion, de modifications et surtout d’implication. D’ailleurs en tant que futures enseignantes, nous constatons que plusieurs enseignants ne sont pas en faveur de l’inclusion puisqu’ils ne se sentent pas assez soutenus dans cette pédagogie. Celle-ci peut être exigeante et  ils ont peur d’être dépassés par la tâche demandée. En fait, ces aspects constituent pour nous des craintes majeures vis-à-vis la pédagogie de l’inclusion scolaire.  Certains mentionnent qu’ils manquent de ressources et qu’ils n’ont pas la formation nécessaire pour intervenir seul et adéquatement pour tous les cas EHDAA. Cependant, il y a tout un réseau de personnel qui s’est formé spécifiquement pour répondre aux différents besoins des enfants et nous avons tendance à les oublier.
            Alors, pour vaincre ce sentiment de solitude, il est important pour nous de démontrer que les enseignants ne sont pas seuls à faire face à un contexte d’inclusion et que tous peuvent avoir un impact positif sur la vie des élèves HDAA. Ce guide permettra donc de se renseigner sur les rôles des divers intervenants en lien avec la pédagogie de l’inclusion, soit l’enseignant, les pairs, la technicienne en éducation spécialisée, la direction, les parents, le psychoéducateur, les intervenants de l’équipe de réadaptation, l’orthopédagogue ainsi que tous les membres du personnel de l’école. Certaines sections seront accompagnées de différents exemples en lien avec ces intervenants, comme un exemple de tâche, de démarche à suivre pour avoir recours à ceux-ci, des illustrations, etc. Grâce à document, les enseignants connaîtront davantage les fonctions des intervenants et seront en mesure d’aller chercher l’aide nécessaire par la suite afin de vaincre ce sentiment de solitude qui peut les ronger.